Rien qu'une nuit | PV Charles

Papiers d'identité · **Marie-Jeanne**

Rien qu'une nuit

Rien qu'une nuit | PV Charles Ralph_fiennes_006

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Rien qu'une nuit | PV Charles Helena_bonham_carter_017

Charles & Marie-Jeanne
«La vie c'est ça, un bout de lumière qui finit dans la nuit.»
[Louis-Ferdinand Céline]

Ce soir elle quittait l’Underground Café bien avant sa fermeture et n’ayant pas envie de rentrer chez elle, Marie-Jenne prit l’initiative pour une fois d’appeler Ziggy. Généralement, il était celui qui venait la chercher, lorsque lui voulait sortir. Mais les habitudes sont faites pour être dérangées de temps à autre. Elle passait donc chez elle rapidement afin de prendre une douche et se changer avant de se rendre chez Ziggy. Elle n’allait tout de même pas sortir en tenue de travail pour accompagner Ziggy au Naziland. Il est fan de cet endroit et même si elle n’a jamais compris pourquoi, elle avoue que le lieu est plutôt pas mal et agréable pour y passer la nuit à faire la fête. Et cette nuit, la jeune femme avait bien l’intention de se défouler, de se lâcher, elle en avait un peu marre d’être la Marie-Jeanne triste et mélancolique.

Lorsqu'ils sont arrivés à la discothèque tournante, la fête battait déjà son plein, la foule se déhanchait sur la piste ou se pressait au bar. Ziggy alla leur chercher des boissons pendant qu'elle trouvait une table de disponible où s'asseoir. Ce n’est pas qu'elle comptait passer sa soirée assise sur ce canapé si confortable, mais elle avait toujours besoin d’un petit temps d’adaptation avant de se mettre vraiment dans l’ambiance et de pouvoir profiter de ce que le Naziland avait à offrir à ses clients : musique en tout genre, du monde plein à craquer, de l’alcool qui coule à flot…

Ziggy revint avec leurs verres, comme d’habitude il lui avait pris un Blue Lagoon, il la connaissait par cœur et savait que c’était son cocktail préféré. Il s’assit à ses côtés et discutèrent tranquillement, essayant de s'entendre avec la musique qui couvrait la moitié de leurs paroles. Marie-Jeanne était attentive à leur conversation, mais son regard ne lâchait pas le bar. Son cœur appartient à Ziggy, mais il savaiit aussi que cela resterait vain, alors ses yeux pouvaient bien se poser ailleurs de temps à autre et en cette soirée, ils avaient croisé le regard de ce charmant homme accoudé là-bas près du bar et qui semblait la fixait depuis qu'elle s’était assise ici. De loin la jeune femme l’observait, en espérant qu’il ne verrait pas à cette distance et avec la lumière tamisée de la salle le sourire qui s’était créé contre sa volonté sur son visage.

Papiers d'identité · **Charles Donovan**

Charles travaillait le jour et sortait le soir. C'était à se demander quand est-ce qu'il dormait ! Pourtant la réponse était simple : dans l'après-midi. Il se levait tôt le matin, travaillait puis faisait sa petite sieste courte ou longue selon les jours. C'était requinquant ! Il enquillait ensuite les heures de boulot jusqu'à tard le soir avant de se préparer pour sortir. Après tout l'ambiance ne devenait intéressante qu'à partir de minimum 23h. Autant s'occuper de façon productive avant. Ce petit rythme était parfaitement adapté à ses activités sauf lorsqu'il avait des rendez-vous dans l'après-midi. Mais dans ces cas il faisait une petite sieste dans la voiture alors qu'on le conduisait chez lui. En dix ou vingt minutes on pouvait retrouver une énergie incroyable ! C'était on ne peut plus efficace et tout un chacun se devait de bénéficier des avantages de ces mini-sieste s'il le pouvait. La concentration et donc les résultats en étaient considérablement améliorés.

La nuit était tombée sur Monopolis. La lumière du Soleil avait fait place à celle des néons et lampes à LED ornant la ville. Dans son bureau, Charles terminait de traiter les affaires urgentes et rangeait ses dossiers pour pouvoir démarrer au quart de tour le lendemain matin. Il ne laissait jamais son bureau en bazar lorsqu'il le quittait. Le matin tout avait intérêt d'être au carré. Sinon... Sinon ça se passerait très mal ! Mais on avait suffisamment parlé du boulot de Charles, il était temps de se soucier plus en détails de sa soirée. Une fois conduit chez lui par son chauffeur, il prit une douche chaude et relaxante. Elle lui permettait d'évacuer le stress et les tensions. Il oubliait l'homme d'affaires pour se mettre dans la peau d'un trentenaire épanoui et surtout très à l'aise avec son corps. Un boxer blanc, un pantalon noir simple mais classe, une chemise de la même couleur et il était presque prêt. Il arrangea sa coiffure et termina par un soupçon de parfum. Chrome d'Azzaro pour ce soir.

En tenue pour sortir, il se hâta d'appeler son chauffeur et se fit conduire à THE discothèque dans le vent : le Naziland de Zéro Janvier. Dès qu'il arriva il se dirigea vers le bar. Avant de danser il allait se délecter d'un délicieux cocktail. Le même que d'habitude. Six mesures de Gin, deux de vodka et une de lillet blanc. Au shaker, pas à la cuillère. Avec un zeste de citron. Le tout accompagné d'une ou deux olives vertes sur un petit pic. Sitôt servi il en bu une gorgée. Délicieux. Divin. Il était maintenant prêt à passer à autre chose et à se soucier des gens qui l'entouraient. Voyons, qui y avait-il d'intéressant aujourd'hui ?

Il remarqua alors un jeune homme. Un beau jeune homme. Très beau même. Et nettement gay à voir son attitude avec le barman. Voilà qui était intéressant. Pourtant il était accompagné d'une femme. Une amie, surement. Charles détailla l'inconnu, se disant qu'il le mettrait bien dans son lit ce soir. Quand soudain il ressentit une sorte d’oppression. Le poids d'un regard qui vous surveille. C'était l'amie du garçon. Elle aussi était mignonne. Des cheveux peut-être un peu trop "coiffés-décoiffés". Elle semblait plus rêveuse que le jeune homme, ce qui lui conférait un charme certain. Finalement ce soir, il visait une charmante demoiselle.

Après avoir regardé la piste de danse quelques minutes il se leva et s'approcha de Marie-Jeanne.

« Bonsoir, sweetheart. C'est un bien joli regard que vous posez sur moi... peut-on savoir à qui il appartient ?»

Il avait posé sa question, maintenant il espérait avoir la réponse. Non. En réalité il ne l'espérait pas, il l'attendait. Car quand Charles demandait quelque-chose il l'obtenait.

Papiers d'identité · **Marie-Jeanne**

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Charles & Marie-Jeanne
«La vie c'est ça, un bout de lumière qui finit dans la nuit.»
[Louis-Ferdinand Céline]

Ils venaient de discuter quelques minutes, mais l’appel de la piste de danse fût la plus forte et Ziggy ne put s’empêcher de se lever, pour aller trémousser son joli petit corps bien mis en valeur dans ses vêtements moulant, tentant par tous les moyens d’entrainer Marie-Jeanne avec lui. Elle était tentée bien sûr, elle qui adorait danser et plus encore lorsque c’était en compagnie de son cher ami. Mais le regard de la serveuse ne pouvait se défaire de cet homme qui l’intriguait tant au bar. Elle refusait alors poliment l’invitation, promettant qu’elle le rejoindrait très vite. Elle but une gorgée de son cocktail et lui adressa un clin d’œil amical.

Bien installée sur le divan confortable qu’elle avait choisi, sirotant tranquillement son Blue Lagoon, la jeune femme vit l’homme du bar s’avancer vers elle. Elle ne savait pas trop, s’il venait pour elle, ou s’il avait pris cette direction pour une tout autre raison. Elle tourna la tête, d’un côté, puis de l’autre. Non, effectivement, il semblait se diriger vers elle, ce qui se confirma bien vite. Elle regrettait déjà un peu de l’avoir regardé si intensément, elle n’avait pas vraiment l’habitude de ce genre de situation.

À sa façon de s’exprimer envers elle, Marie-Jeanne déduit deux choses sur l’homme. Premièrement, il semblait être bien élevé et devait sûrement faire partie du haut de la société, ce qu’on appelle ici la populace influente. Deuxièmement, elle eut comme l’intuition qu’il devait être coureur de jupons, ce qui ne la dérangeait pas plus que ça, puisque de toute façon, seul Ziggy comptait vraiment à ses yeux. Si elle pouvait se permettre ce genre de pensées, c’est qu’à passer sa vie derrière un comptoir à observer les gens, elle avait fini par cerner un peu la psychologie humaine et la sociologie individuelle et de groupe, et tout ça sans même avoir mis ne serait-ce qu’un pied dans une faculté. Le terrain, y’a que ça de vrai !

- Bonsoir. Ce joli regard appartient à une dénommée Marie-Jeanne. Et peut-on savoir à qui appartient ce charmant sourire qui s’adressait à moi depuis le bar ?

Elle ne savait pas vraiment comment s’y prendre, elle qui d’ordinaire était si solitaire, elle qui d’ordinaire observait les autres à ce jeu bien caché derrière son bar. Elle avait choisi donc d’entrer dans son jeu, en répondant de la même façon que lui, agrémentant ses paroles d’un sourire timide.

- Mais je vous en prie, installez-vous.

Lui désignant le divan de la main, la serveuse, qui pour ce soir était du bon côté du bar, du côté où l’on s’amuse et l’on prend du bon temps, invita son interlocuteur à s’asseoir à ses côtés.

Papiers d'identité · **Charles Donovan**

La demoiselle qu'il avait abordée ne semblait pas très certaine qu'il s'adressât à elle. Mais il fallait bien qu'elle se fasse une raison. Ce soir c'était elle que Charles désirait. Il n'avait aucun préjugé de condition sociale ou d'opinion politique ni même de sexualité. Combien d'hétéros avait-il finalement séduit ? Enfin, ces derniers étaient peut-être tentés de découvrir de nouvelles sensations, ou de se "taper" une personne célèbre et puissante. Un sorte de fantasme qu'il rendait accessible. A vrai dire ce n'était pas important : la raison importait peu tant que Charles parvenait à ses fins. Certes, il lui arrivait d'être éconduit, mais que voulez-vous, c'était en rencontrant des échecs qu'on en venait à savourer des victoires. Et puis, cela arrivait si peu qu'il ne s'agissait finalement que d'une piqure de rappel pour le vacciner contre la frustration.

Il espérait néanmoins que la jolie brune, tout comme ses autres "coups", ne se prenne pas pour ce qu'elle n'était pas : une amante à long terme, voire une potentielle relation amoureuse sérieuse. Charles appréciait chacune des personnes avec qui il couchait -sauf cas exceptionnels type déception post-amor- mais il n'avait pas dans l'idée de les revoir. Comme disait si bien le groupe Abba : "Nothing promised, no regrets". Enfin, il verrait bien demain matin... Si tout se passait bien. Mais la soirée commençait plutôt bien à en croire la réponse que la demoiselle lui fit. Elle entrait complètement dans son jeu, s'abandonnant à lui, si on pouvait dire...

« Êtes vous certaine que vous ne me connaissez pas ? »

Charles répondit avec un sourire énigmatique. Il devait admettre que son égo était un brin froissé. Après tout il était l'une des figures les plus connues et reconnues de Monopolis. C'était l'homme qui dominait le Quatrième Pouvoir : la Presse. Or dans ces temps troubles où tout le monde dépendait de son apparence, rien n'était plus puissant. Les Philosophes des Lumières n'y avaient pas pensé. Et pourtant c'était la Presse qui permettait d'accéder ou non à l'un des autres Pouvoirs. Publiez un article accusateur sur quelqu'un, et si tant est qu'il était un peu fondé, vous lui couperiez l'herbe sous le pied dans sa carrière et ses objectifs. A l'inverse il suffisait d'encenser un homme pour qu'il s'attire immédiatement la sympathie d'une partie de la population. Ce n'était pas pour rien que les médias étaient très règlementés et soit-disant neutres. Mais cela ne les empêchait pas d'être toujours des facteurs d'influence sur la population. En tant que P-DG du plus gros groupe médiatique de l'Occident, Charles Donovan s'attendait à un minimum de renommée.

Lorsque la demoiselle lui indiqua de s'asseoir, il lui rendit son sourire et s’exécuta.

« Avec plaisir, beauté. »

Il reprit une gorgée de sa boisson avant de continuer.

« Alors, dites-moi... Cela fait longtemps que vous venez ici ? »

Un sujet banal, mais Charles aimait se renseigner sur les personnes qu'il fréquentait. Déformation professionnelle, probablement.

Papiers d'identité · **Marie-Jeanne**

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Charles & Marie-Jeanne
«La vie c'est ça, un bout de lumière qui finit dans la nuit.»
[Louis-Ferdinand Céline]

La jeune femme sourit à la remarque de Charles Donovan. Même si de loin, il est vrai qu’elle n’avait pas prêté attention, une fois qu’il s’était approché, bien sûr qu’elle l’avait reconnu. Comment ne pouvait-elle pas le reconnaitre ? Lui qui était un des hommes les plus influents de Monopolis. Mais elle avait envie de le faire mariner un peu, c’était plus divertissant comme ça.

- Pourquoi, je le devrais ? dit-elle, un ton malicieux dans la voix.

Elle s’était étonné d’ailleurs qu’un homme tel que lui s’intéresse à la petite serveuse de bar qu’elle était, bien qu’évidemment qu’il n’est aucun moyen de savoir qui elle était et encore moins de pouvoir se douter qu’elle travaillait à l’Underground Café. Elle allait même, si possible, éviter ce sujet, pour une fois que quelqu’un comme Charles s’intéressait à elle, Marie-Jeanne avait peur que son statut de simple populace sans intérêt ne le fasse fuir. Aussi, la serveuse se redressa sur son siège, les épaules bien droites, avant de lui répondre.

- Assez souvent oui. Mais avec mon ami. Elle avait désigné Ziggy d’un signe de tête. Nous aimons bien changer de lieu régulièrement lorsque nous sortons.

Son visage était resté tourné dans la direction de Ziggy, elle le regardait s’amuser, danser, draguer, son cœur se serrait dans sa poitrine, les sentiments qu’elle avait pour lui la faisaient souffrir, mais elle ne pouvait se résoudre à arrêter de la voir pour autant. Après quelques secondes, elle reporta toute son attention sur l’homme qui lui faisait face, buvant une gorgée de son cocktail qui était presque vide.

- Et vous, vous venez souvent au Naziland ? Il ne me semble pas vous y avoir déjà vu, je suis pourtant plutôt physionomiste.

Elle mentait, bien sûr qu’elle l’avait déjà vu, il est de ces personnes qui ne passent pas inaperçues, qu’on remarque à peine ils entrent dans une pièce. De ces personnes, qui ont tous les yeux braqués sur eux constamment et qui ne supportent pas le contraire. Pas comme elle, elle, la gentille serveuse que personne ne remarque jamais, que personne ne voit, là, derrière son bar. C’est un peu pour ça qu’elle fit mine de ne pas savoir qui il était. Il lui plaisait, c’était indéniable, mais elle ne voulait pas lui faire le plaisir de croire que c’était dû à sa notoriété, il aurait été un personnage lambda tel qu’elle, ça aurait été pareil. Tout ce que Marie-Jeanne souhaitait, c’était passer un peu de bon temps, alors que ce soit lui ou un autre c’était pareil, elle ne comptait pas s’attacher, ni même espérait ou souhaitait une relation autre que pour cette soirée, alors qu’il soit Charles Donovan ou n’importe qui d’autre, elle s’en fichait royalement. Mais ça l’amusait, elle, de le voir un brin frustré parce qu’elle ne le reconnaissait soi-disant pas. Parce que, oui, ça se voyait sur son visage, qu’il ne s’attendait pas à ce que quelqu’un ici ne sache pas qui il était.

Elle termina son verre, se leva du canapé où elle était installée confortablement, le regarda et lui proposé d’aller danser un peu.

- Les paroles c’est bien, l’action c’est mieux.

Elle n’attendit pas vraiment sa réponse et se dirigea vers la piste de danse, se mêlant à la foule qui ondulait leurs corps sur la musique endiablée qui passait dans la discothèque, espérant que le charmant homme qui était assis à ses côtés quelques instants plus tôt la rejoigne rapidement.

Papiers d'identité · **Charles Donovan**

Charles avait eu de nombreuses aventures. Il avait donc rencontré un tas de personnes issues de milieux très différents. Parfois même hors Occident. Pourtant on le connaissait. Ou alors on avait entendu parler de lui, au moins de nom. Cela ne le gênait pas forcément d'être presque anonyme. Sauf lorsqu'il draguait à Monopolis-même, son "chef-lieu" si on pouvait dire ! Là il était inadmissible qu'on ne susse pas son identité. Alors il se demanda si la demoiselle n'était pas en train de se moquer de lui ! Parce-que l'inverse aurait été inquiétant. Et Charles ne pensait pas cela uniquement parce-que son égo était atteint ! Il répondit alors à la jeune femme tout aussi malicieusement.

« A votre avis ? »

Il avait utilisé une voix séductrice, haussant un de ses sourcils d'un air interrogateur. Toujours répondre à une question par une autre question. Même si là il avait utilisé une interrogation très "bateau". C'était limite anti-séduction. Mais il voulait quand même jouer au plus malin. Oui, il était froissé ! Puis la brune enchaina sur la question suivante, celle de ses habitudes. Elle aimait donc changer d'endroit... ce qui voulait dire qu'elle n'était pas nouvelle à Monopolis. Cela contribua à renforcer l'agacement de Charles. Il pensait qu'il était moins imbu de lui-même que cela, mais finalement... Peut-être avait-il fini par prendre la grosse tête. Il reprit une gorgée de sa délicieuse boisson. Oui, laisse-toi enivrer, Charles, et oublie ces désagréments...

« Physionomiste ? Alors vous devez vous moquer de moi car il est impossible que vous ne m'ayez pas déjà croisé ici. Comme il est impossible de ne pas me connaître. Vous vous moquez de moi, et vous venez de vous trahir ! »

Le business-man avait eu encore quelques doutes avant que Marie-Jeanne ne parle. Mais demander s'il venait souvent et dire qu'elle était physionomiste après cela... C'était ridicule. Le Naziland était the boite en vogue de Monopolis. Il y était très souvent, d'autant plus vu ses liens avec Zéro Janvier. Il finit d'un trait son verre, parce qu'il commençait à s'énerver. Pourquoi lui compliquait-on la tâche ce soir ? Il venait juste draguer une jeune femme, il n'avait pas besoin qu'on le fasse tourner chèvre ! Heureusement, il avait l'alcool joyeux et il le savait, alors il espérait que ce verre le détendrait. Car s'il était dans son état normal et pas en mode "soirée", il aurait déjà renvoyé la jeune femme. Pardon, il se serait éloigné. Il était vrai qu'elle n'était pas une de ses employées. Charles bien qu'au milieu d'un vivier de tissage de réseau et de scandales n'était pas au travail.

Tandis qu'il reposait son verre, la brune partit s'amuser sur la piste de danse. Notre homme fut tenté de la laisser tomber étant donné l'agacement qu'elle lui avait procuré. Toutefois elle se bougeait bien. Et puis il avait la flemme de trouver quelqu'un d'autre qui lui plaisait. Chacun avait le droit à une seconde chance, surtout les jolies femmes. Il se décida alors à la rejoindre en commençant quelques mouvements près d'elle, indiquant ainsi sont souhait de danser avec elle.

Papiers d'identité · **Marie-Jeanne**

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Charles & Marie-Jeanne
«La vie c'est ça, un bout de lumière qui finit dans la nuit.»
[Louis-Ferdinand Céline]

Cela avait était marrant de le frustrer de la sorte, feignant ne pas le reconnaitre. Il avait certainement du se sentir blesser dans son amour propre, mais finalement ne semblait pas plus s’en formaliser que ça, puisque Marie-Jeanne le vit la rejoindre très rapidement sur la piste, se mouvant près d’elle, montrant qu’il ne refusait pas l’invitation à danser de la demoiselle. Elle se rapprocha un peu plus de lui, se déhanchant au rythme des basses provenant des haut-parleurs, se collant contre le corps de Charles de façon assez suggestive. Il n’y avait pas besoin de tourner autour du pot, ni de se voiler la face, tout deux sachant pertinemment comment aller se finir la soirée, alors autant jouer le jeu à fond, tout de suite, plutôt que de risquer de le laisser s’échapper pour une autre jeune femme.

- Je me suis peut-être trahie, mais je ne regrette pas. Avouez que je vous ai quand même perturbée en prétendant ne pas vous reconnaitre.

La serveuse s’était rapprochée du buisnessman, passant ses bras autour de son cou, plongeant ses yeux marrons dans son regard, un sourire narquois au creux des lèvres. Elle savait pertinemment qu’elle avait fait mouche, en employant cette technique. Quoi de mieux que de semblait ignorer quelqu’un qui aime qu’on le remarque ? Il n’y avait pas mieux pour attirer l’attention sur soi que ce système. Bien que ce n’était pas vraiment dans les habitudes de Marie-Jeanne de se mettre en avant, elle était plutôt du genre à passer inaperçu et ne pas chercher à être sous le feu des projecteurs. Mais après-tout, une fois n’est pas coutume un homme l’avait remarqué parmi la foule, alors une fois n’est pas coutume, elle avait su montrer une autre facette d’elle, une facette qui la laisser apparaitre sous un jour nouveau, loin des souterrains et de l’Underground Café. Pour une fois, elle côtoyait de près avec le monde d’en haut, l’élite de Monopolis, ça valait bien une dérogation à ses habitudes.

Changement d’habitudes, la jeune femme se fit plus entreprenante aussi, flirtant ouvertement avec monsieur Donovan. Elle rapprocha son visage de Charles, faisant frôler leur lèvres mais sans les toucher, puis dans un rire joueur, elle fit demi-tour, caressant de son index la joue de ce dernier avant de s’éloigner un petit peu sur la piste et de continuer à profiter de la musique qui se jouait. Marie-Jeanne le regardait, ses yeux pétillaient de malice, elle se déhanchait sensuellement pour lui, se mordillant la lèvre inférieur, son sourire joueur ne l’avait pas quitté.

- Game on

Charles ne pouvait l’entendre, la musique couvrait trop les conversations et elle n’avait fait que l’articuler dans un murmure à peine audible pour elle-même. Elle le provoquait clairement et espérait bien qu’il se décide à répondre à cette provocation. Il avait réussit à susciter en elle une envie de jouer ce soir, et elle comptait bien profiter pleinement de cette soirée pour s’amuser.

Papiers d'identité · **Charles Donovan**

James appréciait quand une femme ne jouait pas des violons. Et croyez moi, les demoiselles souhaitant de brèves aventures étaient plus nombreuses qu'on le pensait... Tout comme il y avait pas mal d'hommes souhaitant s'engager ... nan je rigole ! A part les vieux... Avec le recul, la façon de l'aborder de la brune était fine et intelligente. Elle ne venait pas minauder dans ses pattes. Bon point pour elle. Néanmoins elle lui fit remarquer qu'elle avait eu raison et cela, cela le piqua de nouveau. Il grommela un "oui" évasif lorsqu'elle lui demanda d'avouer qu'elle l'avait perturbé. Perturbé... le mot était peut-être un peu fort. Il convenait de le pondérer avec un "légèrement". Sérieusement, Donovan s'était fait les armes sur les requins de son milieu. Il ne se laissait pas décontenancer si aisément. Du moins pas de façon si importante. Quoique comme nous l'avions déjà dit, il n'était pas trop habitué à ne pas être reconnu. C'était une attaque à laquelle son égo n'était pas préparée. Charles devrait y faire attention pour ne pas laisser la chose se reproduire. Il n'était jamais trop tard pour apprendre de ses erreurs et il ne fallait surtout pas se croire invincible.

Heureusement Charles commençait à passer outre l'irritation de son égo pour commencer à ressentir l'espèce de tension sexuelle que ce genre de piment ajoutait dans cette rencontre. Oui, bientôt il saurait de nouveau répondre avec charme et assurance, ses maîtres-mots en soirée. Mais finalement il n'en eut pas besoin, du moins pas en paroles. Le langage du corps s'exprimant en lieu et place de la bouche, et ce grâce à Marie-Jeanne. Il n'aurait pas pensé à la voir assise au bar qu'elle puisse être si séductrice. Il était plus qu'agréablement surpris. Lorsqu'il fallait faire "tout le travail" pour au finale se retrouver avec une beauté frigide ce n'était pas très amusant. Alors que là la soirée promettait d'être fun. Déjà elle ne se laissait pas faire en discutant, et répondait avec mordant... Alors il avait hâte de la voir à l’œuvre dans un autre genre de débat...

Les lèvres de la brune s'approchèrent de celles du businessman. Cela le fit sourire. La demoiselle continua ensuite son jeu de séduction qui n'était pas pour déplaire à Charles. Il la laissa s'enfuir, posant cependant sa main sur la sienne pour qu'elle glisse dessous en partant, ne cherchant pas à la retenir... Il lui sourit et commença à se rapprocher d'elle, semblant la rejoindre. Puis il se dissipa vers un danseur à droite et entreprit avec lui des mouvements suggestifs, l'autre se mêlant au jeu jusqu'à ce qu'ils se séparent, une minute après. Charles en arriva alors à une demoiselle qui se frotta à lui en ondulant. Il adopta son flow, le regard tourné vers Marie-Jeanne... Puis il tourna... et disparut dans la foule.

Dès le début de la chanson suivante cependant, il refit son apparition. Mais Marie-Jeanne ne put pas le voir puisqu'il était dans son dos. Il posa ses mains sur ses hanches, se balançant au rythme de la musique dans des mouvements étudiés mais pratiqués, donc devenus naturels. Des mouvements fluides, souples... Il approcha sa bouche de l'oreille de la demoiselle...

- Alors comme ça on veut jouer ?

Il laissa le bout de ses dents courir sur le lobe de son oreille sans pour autant refermer la bouche et mordiller... Une simple promesse de caresse, rien de plus. Comme elle avait fait tout à l'heure avec ses lèvres. On frôlait sans donner. C'était un de ses jeux appréciables lorsqu'on avait affaire à d'excellents joueurs. Un jeu d'adultes.

Papiers d'identité · **Marie-Jeanne**

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Charles & Marie-Jeanne
«La vie c'est ça, un bout de lumière qui finit dans la nuit.»
[Louis-Ferdinand Céline]

Le comportement de monsieur Donovan ravi la serveuse, il entrait pleinement dans son jeu et cela promettait une soirée et plus, particulièrement excitante. Il l’a provoqué en dansant avec d’autres qu’elle, Marie-Jeanne, elle, le regardait amusée, continuant à trémousser son corps svelte au milieu de la piste, puis elle perdit Charles de son champ de vision une fraction de seconde. Elle espérait ne pas avoir laissé passer l’occasion de passer une agréable soirée, mais pas démontée pour autant, elle n’abandonna pas la piste. Une chanson plus tard, sans crier gare, elle sentit des mains se poser au niveau de son bassin, le buisnessman avait fait sa réapparition et elle ne l’avait pas vu arriver derrière elle. Leur proximité, le souffle chaud de Charles sur sa peau, l’intonation de sa voix lui murmurant à l’oreille lui déclenchèrent un frisson qui lui parcourut tout le corps.

Ô que oui, elle avait envie de jouer. Envie de jouer, envie de se laisser aller, envie d’être le jouet, envie, juste envie de s’amuser et profiter de tout ce que cette soirée pourrait lui offrir. Demain, serait un autre jour, demain, elle retournerait derrière son comptoir, reprenant son train-train quotidien, mais ce soir, ce soir, elle allait être la Marie-Jeanne qu’elle voudrait montrer plus souvent. Une femme joyeuse, une femme épanouie, une femme pleine de vie, une femme qui n’a pas de rêve illusoire, une femme qui vit l’instant présent. C’est ce que ce soir, elle semblait vouloir dire, vouloir montrer dans chacun de ses gestes, mais au fond, chaque jour, elle était mélancolique, réservé, rêveuse, espérant toujours mieux du futur.

- Jouer, oui et pourquoi pas même, être le jouet.

Elle souriait, ne s’étant pas retourné pour lui répondre, elle regardait droit devant elle, savourant juste l’instant présent, ces mains posées sur ses hanches, cet homme derrière elle, avec qui elle finirait probablement la nuit sans aucune promesse de lendemain et ça lui convenait parfaitement comme ça. Enfin la jeune femme se retourne, pour faire face à Charles et plonger ses iris marrons dans le regard joueur du buisnessman. Marie-Jeanne pass un bras autour de son cou, posant sa main sur sa nuque et exerçant une légère pression afin d’amener son visage encore un peu plus proche du sien. Un rictus vint étirer ses lèvres en un fin sourire malicieux et sans ajouter un mot, elle déposa un baiser sensuel à la commissure des lèvres de son futur amant d’un soir, puis dirigea sa bouche au creux de son oreille.

- Et si on passait à des jeux un peu moins sages ?!

Autant être direct, ne pas perdre de temps, ils n’allaient tout de même pas passer toute la nuit à se tourner autour dans ce lieu. Chacun savait exactement ce qu’attendait l’autre, chacun savait comment ça allait se finir, autant ne pas attendre et profiter plus longuement des divertissements d’adultes. La serveuse n’était plus une adolescente, elle n’avait depuis longtemps plus besoin d’attendre, ni de faire sa mijaurée, elle n’était pas prude, ni chaste, jouer au chat et à la souris, c’est bien pour attiser la flamme, mais il faut veiller à ne pas la laisser mourir et quoi de mieux que de la consumer entièrement, d’aller voir si on risque de s’y brûler ou non ?

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